Le Prophète -salat wa salam- a dit : » le croyant à la foi la plus parfaite est celui dont le comportement est le meilleur » (Sahih Abu Dawud). Voilà résumée, en une phrase, la signification profonde du suivi de la voie des pieux prédécesseurs (Salaf Salih). Cette voie bénie comporte deux pans indissociables : celui de la croyance et celui du bon comportement des pieux prédécesseurs, tout en délaissant leur croyance, il ne convient pas non plus de comprendre leur croyance sans s’attacher à leur attitude et leur comportement.
Cet ouvrage se veut une sélection des sagesses, récits, et propos les plus poignants de nos prédécesseurs, afin qu’ils soient une source d’inspiration constante dans nos vies. Ainsi, même s’ils sont aujourd’hui disparus, leur exemple continue à vivre en nos coeurs.
286pages
Extrait :
La sincérité envers Allah
On demanda à Hamdûn Al-Qasâr : « Pourquoi les propos des pieux prédécesseurs sont-ils plus profitables que les nôtres ? » Il répondit : « Car ils ont parlé pour la gloire de l’islam et l’agrément du Miséricordieux, alors que nous parlons pour la gloire des âmes, la recherche de ce bas-monde, et l’agrément des créatures. »
Abû Al-‘Âliyah a dit : « Les Compagnons de Muhammad (salallahu ‘alayhi wasalam) m’ont dit : n’œuvre pas pour autre qu’Allah, sinon Il te confiera à celui pour qui tu as œuvré. »
Badîl Al-‘Uqaylî a dit : « Celui qui vise Allah à travers son acte, Allah tournera Son Visage et le cœur des serviteurs vers lui ; alors que celui qui œuvre pour autre qu’Allah, Il détournera de lui Son Visage et le cœur des serviteurs. »
Muhammad Ibn Al-Qâsim a dit : « J’ai côtoyé Muhammad Ibn Aslam plus de vingt ans, et je ne l’ai jamais vu accomplir deux unités de prière surérogatoires, autres que celles du vendredi. Je l’ai entendu une fois jurer : « Si je pouvais accomplir une prière surérogatoire en un lieu où même mes deux anges ne me verraient pas, je le ferais, de peur de tomber dans l’ostentation. » Il entrait dans un de ses appartements et fermait la porte, si bien que je ne savais pas ce qu’il y faisait, jusqu’à ce que j’entende un de ses jeunes enfants parler de ses pleurs. Lorsqu’il voulait sortir, il lavait son visage, s’appliquait du khôl, et ainsi on ne voyait pas les traces des pleurs. Il envoyait également des vêtements à des gens, et disait au porteur : Fais en sorte que personne ne sache qui les a envoyés. »
Al-Hasan a dit : « J’ai connu des gens qui ne pouvaient accomplir une œuvre et l’afficher, car ils savaient que l’œuvre la plus préservée de Satan est celle accomplie en secret. L’un d’eux pouvait avoir des invités, et accomplir la prière derrière eux, sans que ceux-ci ne s’en aperçoivent »
On rapporte que lorsque quelqu’un entrait chez Ar-Rabî’ Ibn Khuthaym et que le Coran était dans ses mains, il le cachait.
‘Abd As-Samad Ibn Macqal rapporte : « On demanda à Wahb Ibn Munabbih : « Ô Abû cAbd Allah ! Deux hommes accomplissent la prière, l’un prolonge plus la station debout et le silence, et l’autre prolonge plus la prosternation, lequel est le meilleur ? » Il répondit : Celui qui est le plus sincère envers Allah. »
‘Abd Allah Ibn Abî Al-Hudhayl a dit : « Arriva l’heure de la prière et on demanda à un shaykh de s’avancer pour la diriger. Il refusa et on lui demanda : « Qu’est-ce qui t’a empêché de t’avancer ? » Il répondit : J’ai craint que quelqu’un passe et ne dise : ils lui ont demandé de diriger la prière car il est le meilleur d’entre eux. »
‘Imrân Ibn Khâlid rapporte : « J’ai entendu Muhammad Ibn Wâsi’ dire : l’homme [i.e lui-même] pleure depuis vingt ans, alors que sa femme est à ses côtés et ne le sait pas. »
Al-Kharîbî a dit : « Les pieux prédécesseurs recommandaient que l’homme ait une œuvre pieuse cachée, dont ni son épouse ni personne d’autre n’a connaissance. »
Ahmad Ibn Hanbal a dit : « Allah n’a élevé Ibn Al-Mubârak qu’en raison de la crainte d’Allah qu’il éprouvait. »
Ayyûb As-Sikhtiyânî priait la nuit et le cachait, et au matin il élevait la voix comme s’il venait de se lever.
‘Umar Ibn Thâbit rapporte : « Lorsque ‘Alî Ibn Al-Husayn décéda, on le lava et on vit sur son dos une trace noire. Des gens demandèrent : « Qu’est-ce cela ? » Et on leur répondit : Il portait des sacs de farine, de nuit, sur son dos, et les distribuait aux pauvres de Médine. »
Ja’far Ibn Zayd Al-‘Abdî rapporte : « Un homme passa devant un groupe de personnes qui firent ses éloges en les lui faisant entendre. Lorsqu’il les dépassa, il s’arrêta, tourna son visage vers le ciel et dit : Ô Allah, si eux ne me connaissent pas, Toi tu me connais. »
Ayyûb As-Sikhtiyânî était sensible et pleurait, mais il aimait cacher cela à ses compagnons, si bien qu’il tenait son nez comme s’il était enrhumé, et lorsqu’il craignait de fondre en larmes, il se levait.
Un homme accomplissait chaque année le pèlerinage à pied, et un soir, alors qu’il dormait sur son lit, sa mère lui demanda à boire. Il lui fut pénible de se lever pour apporter de l’eau à sa mère, et à ce moment il se souvint de ses pèlerinages accomplis à pied qui ne lui causaient aucune peine. Il fit son examen de conscience, et constata que cela ne lui était pas pénible en raison du fait que les gens le voyaient et le louangeaient. Il sut alors qu’il était dupé.
Bishr Ibn Al-Harith a dit : « Suffit comme flatterie de l’âme que tu la blâmes devant les gens, comme si tu cherchais à l’embellir en la blâmant, et c’est là une manière de l’enlaidir auprès d’Allah. »
Ar-Rabî’ Ibn Sabîh rapporte : « Un jour, Al-Hasan adressa une exhortation et un homme pleura et gémit. Al-Hasan lui dit alors : Par Allah ! Allah t’interrogera sur ce que tu as visé par cela. »
Muhammad Ibn Yûsuf Al-Firyâbî rapporte : « J’ai entendu At-Thawrî dire : « Il n’y a pas d’œuvre meilleure que l’étude du hadith, si l’intention est saine en cela. » Ahmad dit : « J’ai demandé à Al-Firyâbî ce qu’était l’intention, et il répondit : Que tu vises par cela la Face d’Allah, et la Demeure de l’au-delà. »
Al-Fudayl Ibn ‘Iyâd a dit : « Si on te dit : « Faux-dévot ! » tu te mets en colère et cela t’est pénible, alors qu’il est possible que cela soit vrai. Tu t’es paré pour ce bas-monde, tu feins, tu raccourcis ton vêtement, et tu embellis ton apparence afin que les gens disent que tu es un adorateur, qu’ils t’honorent, te regardent, viennent à toi et te fassent des cadeaux. »
Abû Hâzim a dit : « Dissimule tes bonnes actions plus encore que tu ne dissimules tes péchés. »
Ibrâhîm Ibn Ad-ham a dit : « N’est pas sincère envers Allah celui qui aime la célébrité. »
Bishr Ibn Al-Hârith a dit : « Je ne connais pas un homme qui ait aimé être connu sans que sa religion ne disparaisse et qu’il ne soit démasqué ; et ne connait pas la douceur de l’au-delà celui qui aime que les gens le connaissent. »
Muhammad Ibn Al-Hasan rapporte: « Lorsque Abû ‘Abd Allah [l’imam Ahmad] marchait dans la rue, il réprouvait que quelqu’un le suive. »
Bishr Ibn Al-Hârith a dit : « Le trésor du croyant consiste à ce que les gens ne prêtent pas attention à lui, et qu’ils ignorent où il réside. »
Ahmad Ibn Hanbal a dit : « J’aimerais vivre dans les montagnes de la Mecque afin de ne pas être connu, car j’ai été éprouvé par la célébrité. »
Avis
Il n’y a pas encore d’avis.